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 [OS] Promesses tenues

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Jaxlicious
BREE BREE - BC 13 Mother FUCKER
Jaxlicious


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MessageSujet: [OS] Promesses tenues   [OS] Promesses tenues Default12Ven 4 Avr - 23:01

    Mardi 1 Mars 2008 ~ 22h


    Une porte de chambre se claque, encore la mienne. Celle de la chambre 483, de notre hotel marseillais. Le concert s’est bien déroulé dans l’ensemble, même si sa m’insupporte de voir certaines jeunes filles se faire écraser par des putains de groupies. Mais la question n’est pas là. Pourquoi est-ce qu’il n’est pas là ? Pourquoi est-ce qu’il ne m’a pas raccompagné à l’hotel ? Pourquoi il n’est pas à mes côtés, là, à l’instant… ? Non, au lieu de çà, il est en train de danser en boite, de chauffer des filles, de me prendre pour un con. Je crois qu’il a nettement oublié la promesse qu’il m’a faite. « Je t’aimerai toujours, tu pourras toujours compter sur moi. Compter sur mon amour pour toi… je t’aime. » Belles paroles ? Surement. Parce qu’en ce moment même, j’ai besoin de lui, mais je ne le vois nulle part. Moi, quand je fais des promesses je les tiens. C’est mon frère jumeau, après tout, nous sommes semblables non ? Maintenant, j’en doutes un peu je crois. Mais peu importe. Je l’aime pour ses qualités, pour ses défaults.

    La pièce est sombre, vide et sinistre. Pourtant, c’est une chambre quatre étoiles. Mais une certaine personne manque à l’appel. Tout semble triste dans cette chambre, même ce reflet de moi dans le grand miroir de l’armoire. Mon visage est froid, noir, mort. Mon corps est maigre et grand, ma peau est blanche comme un cachet d’aspirine. J’ai honte, honte d’être qui je suis. Je comprend mieux pourquoi Tom préfères sortir en boite de nuit. Qui aimerai rester avec cette… chose que je suis ? Pourquoi il m’a dit qu’il m’aimait alors ? Trop de questions, trop de questions pour un gamin comme moi. Où sont les gens qui devrait me conseiller, m’aider ? Qu’attendent Gustav et Georg pour venir m’aider ? Non non, il faut pas que je penses çà. Il faut que j’arrêtes de tout le temps me plaindre. C’est vrai. On se plaint pour un rien alors que des gosses sont en train de crever de faim dans les pays africains. Qu’est ce qu’on peut tous être minable.

    Mes mains se portent vers le miroir, sur lequel je m’appuies. Je lève la tête et me regarde. En fait, mon reflet est là pour m’aider. C’est çà. En fin de compte, dans la vie, on ne peut compter que sur soi-même. Dans ce reflet, je me vois moi, toujours aussi affreux, mais je vois aussi un cadre photo, posé sur une commode derrière moi. Cette photo… Un cliché de Tom et moi à nos 18 ans,en train de nous enlacer. Ce jour-là, ce moment précis où il m’a fait cette fameuse promesse. J’écarte un de mes bras du miroir, mais mon poing si porte d’un coup violent. Cette photo, je voulais plus la voir. Ma main est pleine de sang, le miroir est brisé en milliers de petits morceaux, qui je piétines, comme Tom la fait avec les morceaux de mon cœur. Je n’ai aucuns remords, aucuns. J’ai mal, intérieurement et exterieurement. J’essaye d’avancer jusqu’au lit, mais mon corps squelettique n’a plus de force, je n’arrive même plus à me porter moi-même. Je suis pitoyable. Je m’appuies donc contre un mur et m’assoit par terre, songeant à tout. Mais pour moi, le mot Tout n’a qu’une seule définition : Tom. Je songe à cette amour interdit, mais ce si bel amour. Pourquoi est-ce que j’en arrives jusqu’à là ? Jusqu’à imaginer ma vie sans lui ? Malgrès tout ce qu’il m’a fait, je l’aime. Oui, Bill Kaulitz aime son frère jumeau.

    Bill Kaulitz aime Tom Kaulitz plus que sa propre vie.

    La porte s’ouvre. Des pas retentissent dans la chambre. Sa y est, Tom est rentré. Les pas se rapprochent de moi, je sens une présence. Ma tête est toujours fourré dans mes bras, je ne vois pas ce qui m’entoure. Il est là, devant moi. Je relève la tête. Mon Dieu.

    Un homme, debout devant moi. Un revolver, braqué sur moi.

    « Vas-y, tire. »

    Cric cric. BOUM !



    Jeudi 1 septembre 2008 ~ 19h


    Cette machine, ce bruit insséssant, qui me prouve au moins qu’il est toujours en vie. Six mois que j’écoutes sans arrêt ce son. La seule chose qui me donne encore l’espoir de le serrer encore une fois dans mes bras, de l’embrasser, de lui faire l’amour et de lui dire combien je l’aime. Des journées et des nuits entières à l’attendre, à attendre ne serait-ce qu’il ouvre les yeux. Six mois que je n’ai pas vu la couleur de ses yeux, ces yeux totalement semblables aux miens, mais qui me paraissent tellement loin de moi. Six mois que je n’ai pas entendu le son de sa voix. Ce grain si particulier qui lui a vallu des critiques, des injures et des compliments. Cette voix qui me racontait tellement de choses… C’est cà, je suis totalement dépendant du son de sa voix. Six mois que fans et groupies pensent qu’il a un simple mal de george. Non, Bill a mal au cœur, son cœur souffre. A cause de cette balle qui l’a traversée, mais aussi à cause de moi. Son grand-frère et amant qui lui a fait tant de peine, tant de mal. Je devrais être à sa place dans ce putain de lit d’hopital. Je tuerais ce con de mec qui a foutu mon frère ici. Les medecins disent que les chances sont minimes pour que Bill se reveille un jour, qu’il s’endormira à jamais. Mais personne ne perd espoir. Un bruit me sort de mes pensées. Les BipBip s’accélèrent. Je porte mon regard sur mon frère. Ses yeux sont grands ouverts et remplis de larmes, son sourire illuminé. Mon visage imite exactement celui de mon reflet. Les jumeaux Kaulitz sont enfin réunis. Il murmure d’une voix à peine audible un petit « Je t’aime ». Mon cœur se remplit de bonheur.


    « Chuuuuuut. Je t’aime moi aussi… »

    Je rapproche mon visage sur sien, colle mes lèvres contre les siennes. Je suis transporté, comme à notre tout premier baiser, le jour de nos 18 ans, il a exactement un an aujourd’hui.

    Ensuite, Bill s’est remis sur pied très vite. Les docteurs ont qualifiés son état plus qu’excellent, nous reprîmes la tournée européene sans intérruption, savourant chaque spectacle comme le dernier. Après le passage à l’hopital de mon frère, on comprit tous les deux qu’il fallait profiter de la vie, et ne pas laisser quelques bricoles nous torturer l’esprit, car des choses bien pires existent dans la vie.

    J’aurais aimé raconté tout çà.

    Je rapproche mon visage sur sien, colle mes lèvres contre les siennes. Je relève le visage.


    BipBip, BipBip. Tuuuuuut.


    Son cœur arrété, mon cœur, éffondré.

    Ma main glisse jusqu'à la poche de mon sac posé à mes pieds. Je saisis l’arme que j’ai toujours sur moi et colle mon flingue sur ma tempe.


    Mon frère et moi, on s’était promis de mourir ensemble.

    RIP
    Bill & Tom Kaulitz
    1 Septembre 1989 – 1 Septembre 2008
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